Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/121

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tant de choses. Ce qui m’inquiète c’est qu’il ne s’est jamais vanté de l’être ou de l’avoir été. Cela est grave.

— N’en dites pas de mal. C’est une de mes amies. Oui, vous allez me répondre que je me la réserve et que je ne veux pas céder mon tour. Eh bien vous avez tort ! Vous me connaissez bien peu. Ne riez pas et n’allez pas croire que je sois capable de taire le mal que je penserais de quelqu’un, de le taire par prudence ou par bienveillance, par calcul. Non, je ne suis pas si compliquée.

— Ils viennent rarement à Paris.

— Vous connaissez le mot de Maupassant : Je dis toujours la vérité parce que c’est plus commode.

— Ce sont des gens affreux : je les adore.

— Quand les actions seront à deux mille, je vendrai.

— Vous, je ne vous ai vu qu’une fois en colère, ce fut quand quelqu’un que je ne nommerai pas eut l’imprudence de vous dire qu’il croyait qu’en un cas grave il pourrait compter sur vous ! Je vous vois encore, furieux de tout votre égoïsme exaspéré. Cette confiance indiscrète attentait à votre indépendance. Vous étiez indigné et cependant vous êtes un excellent homme et je vous aime bien.

— Si, je l’ai bien connue ! C’était son père,