Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/170

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blement, si élégamment expressives que rehausse comme un souvenir de couleurs à demi effacées.

Il y a aussi quelques antiquités grecques et romaines à Tchinli-Kiosk, des marbres byzantins, des bronzes, des sculptures chypriotes, des inscriptions sémitiques et hittites, des monuments francs : pierres tombales, écussons provenant du Rhodes des Chevaliers ; il y a aussi une charmante fontaine sans eau dont la vasque sèche est abritée sous une niche où s’épanouit, sur les carreaux de faïence qui la revêtent, la roue ocellée et bleuâtre d’un superbe paon, et puis il y a encore Tchinli-Kiosk lui-même, ses gracieuses ogives, ses colonnettes de marbre, sa coupole, ses revêtements de céramique céruléenne.




Qu’elle ait été Byzance, Constantinople, Stamboul, qu’elle ait été romaine, grecque ou turque, il est peu de ville au passé plus sanglant, où l’on ait glissé aux cous plus de lacets, où le meurtre, l’assassinat et le supplice aient supprimé plus de vies ; ville de la potence, du billot, du pal, nulle part on n’a coupé plus de têtes, nulle part le despotisme