Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/184

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d’essences précieuses dont on perçoit l’odeur à travers le cristal qu’elles imprègnent de leur âme volatile. Comme dans tous les bazars de l’Orient on vend de tout au Grand Bazar de Brousse, mais le temps n’est plus où l’on y vendait des esclaves au marché que l’on voit encore, entouré d’arcades.




Il y a encore à Brousse d’autres turbés que ceux de Mohammed Ier et de la Mouradié. Ni celui d’Osman, ni celui d’Orkhan n’offre grand intérêt, mais, de la terrasse où ils se trouvent, on a une belle vue sur la ville.

Il y a encore bien d’autres choses à Brousse : Oulai-Djami, aux nombreuses coupoles égales, où, dans un bassin nagent des poissons ; il y a la belle enceinte byzantine et ses tours carrées ; il y a les cimetières aux cyprès aigus, dont l’un s’appelle le cimetière des poètes ; il y a le pont de Led-Bachi qui traverse le ravin de Gueuk-Sou ; il y a les bains de Tchékirghé, mais les heures d’une journée passent vite et le Kaïmakan nous attend au Koniak où il doit nous recevoir. Il y aura audience, conversation par l’intermédiaire du drogman, confitures de roses et verre d’eau glacée.