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le ciel se dresse la colonne quadrangulaire d’un minaret à revêtement de faïences vernissées.




Les bazars de Constantinople, de Brousse, de Damas nous les retrouvons dans les souks de Tunis avec les mêmes odeurs d’étoffes, de cuir, d’essences, leur même assemblage de commerces disparates. Là aussi on vend des babouches et des harnais, des gandouras de soie, des satins à paillettes, des sucreries, dattes luisantes et loukoums gélatineux, des fioles de parfums où vit l’âme odorante du jasmin et de la rose. Là aussi il y a des marchands d’armes et de tapis.

Nous sommes entrés chez l’un d’eux. C’est un gros homme obséquieux et barbu. Il nous fait apporter de petites tasses d’exquis café, puis deux serviteurs déroulent devant nous les tapis qu’on nous propose. Dans le nombre il y en a de fort beaux, mais dont l’homme demande un prix exagéré. Alors commence la scène comique du marchandage. Comme elle nous amuse nous nous prêtons au débat. Enfin nous voici presque d’accord sur une des pièces, mais à la demande d’un dernier rabais, le gros marchand fait des gestes de protestation