Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/75

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Nous voici devant Taormina. À gauche l’Etna dresse ses masses verdoyantes que couronne son cratère muet et qui ne jette « ni feu, ni flamme ». Du calme petit port sicilien une voiture va nous conduire aux ruines du théâtre antique. La route monte en lacets sous un soleil brûlant. Des haies de cactus la bordent, toutes fleuries de géraniums d’un rouge éclatant, même à travers la poussière qui les couvre. On croise des carrioles turbulentes et des cavaliers dont quelques-uns, de mine assez farouche, portent des fusils en bandoulière. Ce ne sont pas des brigands comme on pourrait le croire, mais des bourgeois tranquilles et de tranquilles cutivateurs. S’ils ont droit au port d’armes c’est parce qu’ils sont d’honnêtes gens, mais cela prouve que le pays n’offre pas sur les routes une parfaite sécurité. « Securo ma non securissimo », ainsi que le disait, raconte-t-on, à un voyageur un peu inquiet, un brigadier de carabiniers, interrogé sur la sécurité de la région. Quoi qu’il en soit, nous sommes arrivés sans encombre à la petite ville de Taormina, dominée par son antique château.

Le théâtre est tout près de l’hôtel des touristes, car Taormina est un lieu qu’ils fréquentent volontiers. Cependant quand nous pénétrons dans l’enceinte du théâtre, personne