Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/78

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ront pas. Pour ma part je n’éprouve pas ce sentiment. Je me contente de ce que m’offrent les circonstances. Cela me semble déjà une si merveilleuse fortune de n’être plus assis à ma table, la plume à la main, devant mon encrier, que je remercie les dieux de la faveur qu’ils me font. Demain à Agrigente n’irai-je pas leur rendre hommage dans leurs temples ? Dans quelques jours ne foulerai-je pas le sol de la Grèce et ne verrai-je pas, vers le ciel de l’Hellade, s’élever sur le rocher de l’Acropole les marbres du Parthénon !




En mer, le véritable caractère des amis qu’on y a pour compagnons apparaît vite en ses traits les plus nuancés. Isolé des contraintes et des influences de la vie habituelle, séparé de ses occupations on y devient plus complètement soi-même. Aussi une croisière de quelque durée peut-elle être une dangereuse expérience d’amitié. C’est une chance à courir. Je l’ai acceptée sans appréhension et j’ai eu raison.




Je suis allé m’asseoir, non loin du perchoir