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ÉPILOGUE



Ce n’est pas mon amant, Julien Delbray, qui écrit ceci sur le gros cahier que lui a donné le relieur Siennois, Pompeo Neroli, c’est moi, Laure de Lérins, sa maîtresse.

Le sympathique valet de chambre Marcellin vient d’entrer, apportant le thé. Il a posé élégamment le plateau sur une petite table auprès du divan et il a mis deux bonnes bûches dans le feu. Avant de se retirer, il m’a adressé un coup d’œil bienveillant, puis il est sorti sur la pointe des pieds. Les deux bûches bien sèches se sont allumées en jolies flammes. La théière fait un gentil ronron. La lumière des lampes est douce et voilée. Il fait tiède et bon autour de moi. Je suis bien. J’ai enlevé mon chapeau et mon complet tailleur que j’ai remplacé par une robe de chambre ample et aisée. J’ai ôté mes bottines et j’ai glissé mes pieds dans de petites mules recourbées en cuir vert, pareilles à celles que je portais sur l’Amphisbène, et me voici prête à attendre que Julien veuille bien me faire l’honneur de rentrer. Il a été obligé à deux visites indispen-