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Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/220

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concours du peuple que l’événement qui allait avoir lieu avait attiré. La place était comble et les fenêtres des palais qui la bordaient garnies de spectateurs. À l’une de celles de la Basilique Palladienne, j’aperçus le Podestat lui-même. Sa Seigneurie n’avait pas changé et sa nouvelle dignité ne l’avait rendue ni plus propre, ni plus majestueuse. Énorme et goguenard, il me fit un petit signe de la main. Je feignis de n’en rien voir et suivis mes gardiens qui m’ouvraient difficilement un chemin à travers la foule. Elle ne poussait, d’ailleurs, aucun cri et ne manifestait aucune hostilité. Au contraire, tous les visages portaient cette même expression de joie et de gaîté que j’avais déjà remarquée sur la figure des sbires et sur celle de Girolamo.

Je m’avançai ainsi jusqu’au pied de la potence. Une fois là, je la considérai avec tranquillité et avec une sorte de reconnaissance. N’était-elle pas, en effet, le suprême moyen