Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/38

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sur moi un attrait singulier. Elle servait de passage à un va-et-vient continuel, le palais Vallarciero étant fort fréquenté. J’y voyais pénétrer des valets, et toutes les sortes de gens qui participent à la vie d’un grand seigneur comme l’était le comte Vallarciero, depuis les abbés jusqu’au maître à danser. Il y entrait aussi des carrosses amenant compagnie, mais le plus beau était quand il en sortait celui du Comte et de la Comtesse. Deux gros chevaux à queue tressée le traînaient, que menait un cocher corpulent. Les laquais, montés sur les soupentes d’arrière, portaient des livrées dorées. À travers les glaces j’apercevais la haute coiffure de la Comtesse et la longue perruque poudrée du Comte. Et ce spectacle admirable me faisait battre le cœur à gros coups.

Peut-être ces émotions naïves donneront-elles à rire, mais elles avaient au moins le mérite de la sincérité. Jamais mortels ne furent admirés avec plus de simplicité. Quels