Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/44

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que n’eussé-je donné pour que la menace du bon abbé se réalisât ! J’aurais supporté les pires douleurs, si elles eussent dû attirer sur moi le regard de M. le Comte. Bien plus, elles m’eussent été douces et savoureuses. Oui, je l’avoue sans honte. En ma naïveté, j’étais à ma façon, une sorte de héros. Le désir de la gloire me possédait, car ce n’était pas autre chose qui se manifestait en moi selon mes forces, et ce désir me donnait, avec celui d’être héroïque, celui d’être beau.

*

Car ce fut vers ce temps-là que je me préoccupai, pour la première fois, des traits de ma figure et que je l’examinai dans un autre but que de me rendre compte si elle était convenablement lavée. Je me souviens d’une après-midi où, penché sur le parapet du pont San Michele, je considérais dans l’eau du Retrone