Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/83

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délasser de mes travaux, je prisse chaque jour quelque exercice. Souvent, sans aller plus loin, je m’asseyais au pied d’un arbre, mais parfois aussi j’accomplissais d’assez longues courses au plein air. Parfois encore j’entrais dans l’église de la Madonna del Monte et je m’agenouillais aux marches de l’autel, mais j’en revenais insensiblement à mes rêveries ordinaires ; j’allais me réfugier auprès de mon arbre favori, d’où je voyais notre Vicence étalée pompeusement à mes yeux.

Longuement, je la contemplais. Mes regards erraient de sa Basilique Palladienne aux dômes de ses églises, pour revenir à son campanile si élégamment fuselé et s’en retourner à ses rues et à ses places que je distinguais comme si le plan s’en fût déroulé devant moi, et cette vue me jetait en d’étranges pensées. Parfois, j’épiais avec anxiété si nulle fumée ne s’élevait au-dessus des toits et ne me signalait quelque incendie. Ah ! s’il en eût été