Page:Régnier - La Cité des eaux, 15e éd.djvu/107

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Aucun toit n’y fait luire, au soleil qui l’irise
Ou l’empourpre, dans l’air du soir ou du matin,
Sa tuile rougeoyante ou son ardoise grise…
Et personne jamais n’y fixa son destin

De tous ceux qui, passant, un jour, devant la grâce
De ce site charmant et qu’ils auraient aimé,
En ont senti renaître en leur mémoire lasse
La forme pacifique et le songe embaumé.

C’est ainsi que chacun rapporte du voyage
Au fond de son cœur triste et de ses yeux en pleurs
Quelque vaine, éternelle et fugitive image
De silence, de paix, de rêve et de bonheur.

Mais, sur la pente verte et lentement déclive,
Qui donc plante sa vigne et bâtit sa maison ?
Hélas ! et la colline inclinée et pensive
Avec le souvenir demeure à l’horizon !