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L’AUTOMNE


Si l’automne fut douce au soir de ta beauté,
Rends-en grâces aux dieux qui veulent qu’à l’été
Succède la saison qui lui ressemble encore,
Ainsi que le couchant imite une autre aurore
Et comme elle s’empourpre et comme elle répand
Au ciel mystérieux des roses et du sang !
Ce sont les dieux, vois-tu, qui font les feuilles mortes
D’un or flexible et tiède au vent qui les emporte,
Et dont l’ordre divin veut que les verts roseaux
Deviennent tour à tour, uniques ou jumeaux,
Et, selon que décroît leur taille à la rangée,
L’inégale syrinx ou la flûte allongée.