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HÉLÈNE AU CHEVAL


Le cheval gigantesque est debout ; un grand rire
L’entoure. Entends grincer le câble qui le tire,
Et la foule le traîne et le pousse au jarret.
Un dard qui vibre encor tremble à son flanc secret,
Et quel mystère noir lui gonfle ainsi la panse ?
Obèse et monstrueux, il oscille et s’avance.
Et chacun rit tout haut de la bête de bois.
Le seul Laocoon a maudit par trois fois
Le don douteux du Grec que le Troyen rapporte
Et l’a frappé d’un trait quand il passa la porte
À peine haute assez pour son échine, au bruit
Des boucliers d’airain que heurtaient devant lui