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DÉDICACE


1842-1898.

 
Ceux-ci, las dès l’aurore et que tenta la vie,
S’arrêtent pour jamais sous l’arbre qui leur tend
Sa fleur délicieuse et son fruit éclatant
Et cueillent leur destin à la branche mûrie.

Ceux-là, dans l’onyx dur et que la veine strie,
Après s’être penchés sur l’eau la reflétant
Dans la pierre vivante et qui déjà l’attend
Gravent le profil vu de leur propre effigie.

D’autres n’ont rien cueilli et ricanent dans l’ombre
En arrachant la ronce aux pentes du décombre,
Et la haine est le fruit de leur obscurité.

Mais vous, Maître, certain que toute gloire est nue,
Vous marchiez dans la vie et dans la vérité
Vers l’invisible étoile en vous-même apparue.