Page:Régnier - Les Médailles d’argile, 1903.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
189
à travers l’an

MADRIGAL LYRIQUE


Vous êtes grande de tout un corps charmant
Dont l’ombre est à vos pieds, parmi les roses
Qu’effeuillent vos mains en rêvant ;
La douce fleur, pétale à pétale, se pose
En papillons légers et lents ;
La tige, peu à peu, s’envole de sa rose,
Et la flûte à l’écho s’accorde dans le vent.

Vous êtes belle de tout un visage qui sourit,
De vos yeux clairs qui vous font douce
À votre bouche
Où le sourire en sa grâce s’endolorit
Comme l’espoir
Qui, lèvre à lèvre, joint et touche
Les lèvres de la tristesse qui lui sourit
En son miroir…