Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
TROIS SONNETS POUR BILITIS
*
Pour que la porte s’ouvre et te reçoive, Amour,
Ne viens pas, en prenant la forme et la figure
D’un jeune guerrier beau sous l’airain et la bure,
Impérieusement y heurter d’un poing lourd.
Suis pour franchir le seuil un plus subtil détour
Et que l’œil qui te guette à travers la serrure
Voie en toi, égarée et lasse, à l’aventure
Quelque fille des champs de la ville ou du bourg.
Ne prends pas pour guider tes pas sur le chemin
La torche brusque. Non. Une lampe à la main,
Entre. Son rire est doux si rien ne l’effarouche ;
Et bientôt tu verras dans la chambre fermée,
Tour à tout acharnée et soumise à ta bouche,
Bilitis amoureuse et Bilitis aimée.