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VIII


Quand Mlle Damberville fut bien et dûment écrouée au For-l’Evêque et que M. de Portebize fut rentré chez lui, il éprouva un peu de désœuvrement et quelque dépit. En fin de compte, il se trouvait joué ; mais le jeu ne lui avait certes pas déplu, et, quoique les cartes en eussent été arrangées, la partie n’en avait pas été moins agréable. Il se voyait le héros d’une bruyante galanterie et si, à ses yeux et pour lui, les causes ne lui en semblaient pas toutes à son avantage, la chose n’en gardait pas moins, à la vue de tous, une fort belle apparence. On en parlait en tous lieux et la « semaine de M. de Portebize » était en train de devenir proverbiale. M. de Portebize était à la mode et il en ressentait quelque vanité. M. de Gurcy, qui avait juré sa perte, ne se montrait pas, occupé à gémir et à tempêter à la porte du For-l’Evêque. M. de Portebize attendait, pour se faire voir en public, la représentation des Égarements champêtres dont le jour approchait. Cette pensée le ramena au souvenir de la petite Fanchon et il se résolut à aller rendre visite à l’abbé Hubertet.

Lorsque, arrivé au haut de la rue Saint-Jacques,