Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/291

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latin qu’il avait d’enfance pur, nombreux et excellent de par les soins de l’abbé Hubertet et dont le complimenta jadis M. de la Grangère, à sa descente de carrosse, dans la cour de Pont-aux-Belles, le jour qu’il y amena Julie de Mausseuil. C’est de cette langue hybride qu’il usait également dans ses visites au tailleur Cozzoli, quand il allait s’asseoir dans sa boutique de la rue del Babuino où il venait parfois se faire recoudre, car il était très soigneux de son vêtement ; si simple qu’il le portât, il le voulait parfaitement propre et de l’ordre le plus exact.

Ce fut à propos de ce funeste carnaval de 1768 que M. de Galandot fit la connaissance de Giuseppe Cozzoli.

Lorsque, au retour de son échauffourée, la vieille Barbara lui eut tiré de la figure le masque qu’il rapportait tout courant à la maison et qu’elle lui eut lavé à grande eau le visage où la sueur délayait la farine qui l’encroûtait, M. de Galandot, remis de son émotion, s’aperçut que, principalement, les basques de son habit avaient souffert dans la bagarre. L’un des pans ne tenait plus. Plusieurs boutons arrachés laissaient pendre à leur place un fil lamentable. L’étoffe, fripée et déchirée par endroits, montrait grand besoin d’une réparation. Barbara indiqua alors à son maître déconfit l’adresse de Giuseppe Cozzoli.

C’était justement une espèce de petit-neveu de la vieille femme. Il savait à merveille, disait-elle, tailler et ravauder ; mais M. de Galandot, avant de se résoudre, comme il le désirait, à aller cher-