Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/388

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Nina. Tu pouvais monter, descendre, aller, venir, balayer, frotter. Tu étais heureux, et c’est comme cela que tu nous récompenses ! Allons ! demande-moi pardon et à genoux. »

Angiolino avait posé sa main sur l’épaule de M. de Galandot qui fléchit en balbutiant des paroles inintelligibles. Olympia enjamba la baignoire. Ses talons mouillés laissaient à chaque pas une trace luisante. Elle marchait vers M. de Galandot qui la regardait venir la tête basse et les mains jointes.

— « Allons ! demande pardon. Dis : « Pardon, Olympia, je ne le ferai plus ! »

Elle le secouait de ses fortes mains.

Elle était maintenant à califourchon sur son dos et elle l’opprimait de son poids. Entre ses genoux elle serrait les côtes efflanquées du bonhomme qui se débattait en geignant. Olympia prenait goût au jeu. Sa colère tournait en gaîté.

— « Allons, courage, désarçonne-moi. Rue donc ! Bravo, Galandot. »

Une grande glace reflétait leur groupe équestre.

Tout à coup, la monture céda. M. de Galandot s’abattit à plat ventre, tandis qu’Olympia se relevait d’un coup de reins, et, toute nue, debout, les mains aux hanches, partait d’un grand éclat de rire qui lui renversait la tête en arrière et faisait trembler mollement ses seins dont les pointes avivées par l’eau reprenaient en séchant leur couleur d’un brun rosé.