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sommation de se rendre aussi plate qu’impertinente, Wolfe, en ayant reçu la réponse qu’il pouvait attendre, essaya d’abord, par diverses manœuvres, de faire sortir Montcalm de ses retranchements. Quand il vit qu’il n’y parvenait pas, il débarqua une partie de ses troupes sur la pointe Lévis, en face de Québec, de l’autre côté du Saint-Laurent. Les puissantes batteries qu’il établit à cet endroit bombardèrent la ville et brûlèrent 1,400 maisons ; la basse ville fut presque complètement détruite par l’effet de cette canonnade. Montcalm cependant restait immobile dans ses positions. Voyant qu’il le fallait enfin attaquer de front, Wolfe, après avoir établi son camp au village de l’Ange-Gardien, à gauche de la rivière de Montmorency, se hasarda enfin à franchir le ravin profond où cette rivière est encaissée. Le 31 Juillet, il lança ses troupes, soutenues par 50 grosses pièces d’artillerie et par les feux de trois vaisseaux (dont un de 74 canons), à l’assaut de nos positions sur la gauche, tandis que le corps campé à la pointe Lévis passait dans des chaloupes pour les attaquer de front. Malgré le feu supérieur de l’artillerie anglaise, car nous n’avions que dix canons à opposer à leurs cent dix-huit pièces, les Français repoussèrent sur tous les points l’attaque de leurs adversaires. Une seule décharge de notre mousqueterie leur coûta, paraît-il, 600 hommes. Le soir, les Anglais renoncèrent à leur tentative, et, en se retirant, mirent le feu aux deux frégates qu’ils avaient embossées près de la côte et qui se trouvaient échouées.

La victoire de Montmorency fut un moment saluée par les nôtres comme devant marquer la fin de la campagne. Tout le mois d’août et le commencement