Page:Réveillaud - Histoire du Canada et des canadiens français, de la découverte jusqu'à nos jours, 1884.djvu/370

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Vermont (États-Unis) avaient fait une tentative sur le territoire canadien. Ces insurgés avaient pour chef Robert Nelson, frère du Nelson qui commandait à Saint-Denis. Robert Nelson, qui s’intitulait lui-même « Président du gouvernement provisoire de la République canadienne », avait lancé une sorte de déclaration d’indépendance, aux termes de laquelle « le Bas Canada était relevé de son allégeance envers l’Angleterre, la République était proclamée, l’Église séparée de l’État, la tenure seigneuriale abolie, etc. » La tentative du mois de mars échoua, mais pour être reprise, sur une plus large échelle, au mois de novembre. À ce moment d’ailleurs, le Haut-Canada, peuplé presque exclusivement comme on sait de colons d’origine anglaise, n’était pas moins agité que le Bas-Canada, où dominait l’élément français. M. Mackenzie s’était mis à la tête d’un parti de mécontents et d’insurgés qui, renforcé par un certain nombre d’Américains, inquiétait constamment les postes anglais sur la frontière. Les mouvements insurrectionnels se produisirent donc dans les deux Canadas en même temps.

Dans le Haut-Canada les insurgés, débarqués près de Prescott, furent bientôt cernés par des forces considérables et obligés de se rendre. Quelques autres partis inquiétèrent la frontière tout l’hiver, attaquèrent Windsor, Détroit et quelques autres points[1] ; mais toujours talonnés par les colonels Mac Nabb et Prince, ils finirent par s’évanouir sans avoir obtenu de résultat sérieux.

Dans le Bas-Canada, l’action commença le 3 no-

  1. Laverdière. — Hist. du Canada, p. 221.