Page:Réveillaud - Histoire du Canada et des canadiens français, de la découverte jusqu'à nos jours, 1884.djvu/467

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L’ensemble de la puissance du Canada comptait, au dernier recensement, 4,324,810 âmes. Sur ce nombre, un peu moins du tiers, plus de 1,300,000, appartenait à la race française. Si — sans parler des Louisianais et des Français qui résident aux États-Unis, à Terre-Neuve, aux îles Saint-Pierre et Miquelon — l’on ajoute à ce chiffre les 5 à 6500,000 Canadiens français répandus au nord et dans certaines régions de l’ouest des États-Unis, y formant souvent des groupes importants et ayant conservé, une partie du moins, l’esprit de retour, on verra que notre race et notre langue comptent, à l’heure actuelle, au nord de l’Amérique, deux millions environ de représentants. Et ces deux millions d’hommes sont presque tous (car l’émigration française y a fort peu ajouté, depuis la conquête) les descendants authentiques des 60 ou 70,000 colons laissés sur les rives du Saint-Laurent ou dans quelques criques de la péninsule acadienne, au moment de la perte de la Nouvelle-France. Nous avons dit ailleurs, et nous redirons encore ce qu’il faut penser de cette multiplication qui tient du prodige et qui n’a peut-être jamais été dépassée dans les annales de l’humanité.


C’est dans le Bas-Canada, devenu la province de Québec, qu’est le principal centre et le plus solide boulevard de cette nationalité, sœur de la nôtre. Au dernier recensement (1881) cette province comptait 1, 358, 469 habitants, dont 1,073,820 se réclamaient de l’origine française, contre 123,749 descendants d’Ir-

    d’organe et de trait d’union à tous ces groupes et contribue à resserrer entre eux le lien fraternel qu’a tout naturellement établi la triple communauté de race, de langue et de foi.