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et qui y bâtirent un petit fort. En 1630, un nouveau convoi apporta de nouveaux renforts à cette colonie ; mais cet établissement ne fut point prospère. Les maladies et les privations décimèrent ces familles ; d’autres furent massacrées par les Indiens ; quelques-unes trouvèrent un refuge parmi les Puritains du Massachussets ; d’autres enfin retournèrent en Angleterre. Une seule famille se maintint dans le pays, et se fondit plus tard avec les Français[1].

Revenons maintenant en Europe pour y suivre les événements qui vont décider du sort de nos colonies, tant du Canada que de l’Acadie.

Trois mois avant la reddition de Québec aux mains des Anglais, Richelieu, que ses rancunes d’évêque et de controversiste catholique avaient armé contre La Rochelle, mais que le sentiment très vif des intérêts de la France inclinait toujours plus aux alliances protestantes pour abattre l’Espagne et la maison d’Autriche, Richelieu avait saisi la première occasion de conclure la paix avec l’Angleterre ; elle avait été signée à Suse, le 24 avril 1629, entre les deux rois Louis XIII et Charles Ier.

Ce fut la première nouvelle qu’apprit Champlain en débarquant en Angleterre sur le vaisseau de Thomas Kertk, et sa première pensée fut aussitôt d’obtenir la restitution du Canada, surpris et conquis alors que la paix était déjà rétablie entre les deux couronnes. La réclamation était trop légitime pour ne pas s’imposer à l’équité des vainqueurs. Aussi, sur les premières

  1. Archives de la marine. Mémoire de La Mothe-Cadillac sur l’Acadie, janvier 1720.