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LE CHEVAL D’ALEXANDRE

sa victoire, fut descendu de cheval, son père, courant à lui, le pressa dans ses bras en s’écriant

« Ô mon fils, il te faut chercher un royaume qui soit digne de toi ; car la Macédoine ne saurait te contenir. »

Depuis ce temps, Bucéphale, lorsqu’il n’avait ni selle ni housse, se laissait, dit-on, aisément manier par l’écuyer qui en prenait soin ; mais lorsqu’il était couvert de ses harnais, il ne souffrait point qu’un autre qu’Alexandre le montât, et il courbait alors les genoux pour le recevoir.

II

Ces paroles de Philippe : « Ô mon fils, il te faut chercher un royaume qui soit digne de toi ; car la Macédoine ne saurait te contenir, » avaient été des paroles prophétiques. Devenu roi par suite de la mort de son père, assassiné par Pausanias (l’an 336 avant Jésus-Christ), il résolut de conquérir l’Asie, et se mit en marche à la tête de trente mille hommes d’infanterie, et de cinq mille chevaux. Il passa l’Hellespont l’an 334,