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préface

tre parties, et l’assemblée le couplet suivant sur le ténor, ainsi de suite, et que cette manière de chanter, qui était nouvelle, fit un très bel effet[1]. »

Bientôt après, sans doute, Saint-Étienne chercha à défendre d’une autre manière la cause protestante ; et il choisit, pour atteindre ce but, la forme du roman ou du conte, — roman toutefois parfaitement véridique dans ses plus incroyables détails, et qui s’appliquait à tout un peuple, sinon à un seul personnage. On connaît le plan que l’auteur s’est tracé. Dans la biographie fictive de son héros, qu’il fait vivre cent trois ans, sept mois et quatre jours, et qu’il appelle Ambroise Borély[2], il arrange les événements de manière à rappeler toutes les lois de proscription qui, depuis un siècle, frappaient les protestants de France dans toutes les circonstances de leur vie : dans leur naissance, leur vocation, leur commerce, leur industrie, leur liberté, leur mariage,

  1. Lettre à Étienne Chiron, du 27 juin 1770. Archives Sérusclat.
  2. Ce nom est assez commun dans le bas Languedoc et les Cévennes.