Page:Rabelais - Gargantua, Juste, Lyon, 1535.djvu/114

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droict quelconques, comme bien le confessez Et amys comme par avant. Toucquedillon raconta le tout à Picrochole, & de plus en plus envenima son couraige luy disant : Ces rustres ont belle peur. Par dieu Grangouzier se conchie, le pouvre beuveur, ce n’est pas son cas d’aller en guerre, mais ouy bien de vuider les flascons. Ie suis d’opinion que retenons ces fouaces & l’argent, et au reste nous hastons de remparer icy pour suivre nostre fortune. Mais pensent ilz pas bien avoir affaire à une duppe, de vous paistre de ces fouaces ? Voilà que c’est, le bon traitement & la grande familiarité que leurs avez par cy davant tenue, vous ont rendu envers eulx contemptible. Oignez villain, il vous poindra. Poignez villain, il vous oindra. Cza/ cza, cza dist Picrochole, sainct Iacques ilz en auront, faictez ainsi qu’avez dict. D’une chose, dist Toucquedillon, vous vieulx ie advertir. Nous sommes icy assez mal avitaillez : & pourveuz maigrement des harnoys de gueule. Si Grangouzier nous mettoit siège, dès à present m’en irois faire arracher les dens toutes, seulement que troys me restassent, autant à vos gens comme à moy, avec icelles nous n’avangerons que trop à manger nos munitions. Nous dist Picrochole, n’aurons que trop mangeailles. Sommes nous icy pour manger,