Page:Rabelais - Gargantua, Juste, Lyon, 1535.djvu/116

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pitaine en garnison avec petite bande de gens, pour garder la place, laquelle nous semble assez forte : tant par nature, que par les rampars faicts à votre invention. Vostre armée partirez en deux, comme trop mieulx l’entendez. L’une partie yra ruer sur ce Grandgozier, et ses gens. Par icelle sera de prime abordée facillement deconfit. Là recouvrerez argent à tas. L’aultre partie en ce pendent tirera vers Onys, Sanctonge, Angomoys, & gascoigne : ensemble Perigot, Medoc, & Elanes. Sans resistence prendront villes, chasteaulx, & forteresses. A Bayonne, à saint Iehan de Luc, à Fontarabie saysirez toutes les naufz, & coustoyant vers Gallice, & Portugal, pillerez tous les lieux maritimes, iusques à Ulisbone, ou aurez renfort de tout equipage requis à un conquerent. Par le corbieu Hespaigne se rendra, car ce ne sont que madourrez. Passerez par l’estroict de Sybille, & là erigerez deux colunnes plus magnificques que celles de Hercules, à perpetuelle memoire de vostre nom. Et sera nommé cestuy destroict la mer Picocholine. Passée la mer Picrocholine, voicy Barberousse qui se rend vostre esclave. Ie (dist Picrochole) le prandray à mercy. Voyre