Page:Rabelais - Gargantua, Juste, Lyon, 1535.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ble. La collée, mon amy. À moy la brassée. Cza couillon que ie te esrène de force de t’acoller. Et frère Iean de rigoller, iamais homme ne feut tant courtoys ny gracieux. Cza cza, dist Gargantua, une escabelle icy auprès de moy, à ce bout. Ie le veulx bien (dist le moyne) puis qu’ainsi vo’plaist. Page de l’eau : boute mon enfant boute, elle me refraischira le faye, Baille icy que ie me guargarize. Desposita cappa, dist Gymnaste, houstons ce froc. Ho par dieu (dist le Moyne) mon gentil homme, il y a un chapitre in statutis ordinis : au quel ne plairoit la cas. Bren (dist Gymnaste) bren, pour vostre chapitre. Ce froc vous rompt les deux espaules. Mettez bas. Mon amy (dist le Moyne) laisse le moy, car par dieu ie n’en boy que mieulx. Il me faict le corps tout ioyeulx. Si ie le laisse, messieurs, les pages en feront des iarretières : comme il me feut faict une fois à Coulaines. Dadventaige ie n’en auray nul appetit. Mais si en cest habit ie m’assys à table, ie boiray par dieu & à toy, & à ton cheval. Et de hayt. Dieu guard de mal la compaignie. Ie avioys souppé. Mais pour ne mangeray ie poinct moins. Car iay un estomach pavé, creux comme la botte sainct Benoist : tousiours ouvert comme la gibessière d’un advocat. De tous poissons fors que la tanche, prenez l’aelle de la Perdrys.