Page:Rabelais - Gargantua, Juste, Lyon, 1535.djvu/14

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Lors les haratz qui estoient esthommys
Triumpheront en royal palefroy.

Et durera ce temps de passepasse
Iusques à tant que Mars ayt les empas.
Puis en viendra un que tous aultres passe
Dilitieux, plaisant, beau sans compas,
Levez vos cueurs : tendez à ce repas
Tous mes féaulx. Car tel est trespassé
Qui pour tout bien ne retourneroit pas,
Tant sera lors clamé le temps passé,

Finablement celluy qui fut de cire
Sera logé au gond du Iacquemart.
Plus ne sera reclamé, cyre, cyre,
Le brimbaleur, qui tient le coquemart.
Heu, qui pourroit saisir son braquemart ?
Tout seroient nez les tintouins cabus :
Et pourroit on à fil de poulemart
Tout baffouer le maguazin d’abus.


Comment Gargantua fut onze moys
porté au ventre de sa mère. xxxxx Chap. iii

Vignette 8
Vignette 8

Randgouzier estoit bon raillard en son temps, aymant à boyre net autant que home qui pour lors feust on monde, & mangeoit volentiers salé. À ceste fin avoit ordinairement bonne munition de iambons de Magence et de Baione, force langues de bœuf fumées, abondance de andouilles en la saison et bœuf sallé à la moustarde. Renfort de boutargues, provision de saulcisses, non de