Page:Rabelais - Pantagruel, ca 1530.djvu/108

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mille combatans si croyez Herodote et Troge Pompone. Et toutesfois Themistocles à peu de gens les desconfit. Ne vous souciez pour dieu. Merde merde, dist Panurge. Ma seule braguette espoussetera tous les hommes, et sainct Balletrou qui dedans y repose, decrottera toutes les femmes. Sur doncques enfans, dist Pantagruel, commençons à marcher.

Comment Pantagruel erigea ung Trophée en memoire de leur prouesse, et Panurge ung aultre en memoire des levraulx. Et comment Pantagruel de ses petz engendroit les petiz hommes, et de ses vesnes les petites femmes. Et comment Panurge rompit ung gros baston sur deux verres. xxxxx Chapitre. xvii

Vignette 108
Vignette 108

EVANT que partons d’icy, dist Pantagruel, en memoire de la prouesse que avez presentement faict ie veulx eriger en ce lieu ung beau Trophée. Adoncques ung chascun d’entre eulx en grand liesses et petites chansonnettes villaticques dresserent ung grand boys, auquel y pendirent une selle d’armes, ung chamfrain de cheval, des pompes, des estrivieres, des esperons, ung haubert, ung hault appareil asseré, une hasche, ung estoc d’armes, ung gantelet, une masse, des goussetz, des greues, ung gorgery, et aussi de tout appareil requis à ung Arc triumphal ou Trophée. Puis en memoire eternelle escrivit Pantagruel le dicton victorial, comme s’ensuyt.


Ce fut icy que apparut la vertuz
De quatre preux et vaillans champions,
Qui non d’harnoys, mais de bon sens vestuz
Comme Fabie, ou les deux Scipions,