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tiers livre, t. ii, p. 2-7.

Que receuras ſi ce liure veux lire,
Et d’iceluy le ſens prendre as deſir ;
Vueille donc prendre à le lire loiſir,
Et que ce ſoit auec intelligence.
Si tu le fays, propos de grand’ plaiſance
Tu y verras, & moult prouffiteras,
Et ſi tiendras en grand reſiouyſſance
Le tien Eſprit, & ton temps paſſeras.

Page 5, l. 5 : Beuueurs treſillustres, & vous Goutteux treſprecieux. Voyez ci-dessus, p. 59 la note sur la l. 2 de la p. 3 de Gargantua.*

* Page 3, l. 2 : Beuueurs tresillustres ; & vous Verolez tresprecieux. De même, en tête du Prologue du Tiers liure : Beuueurs trefilluftres, & vous Goutteux tresprecieux. Ces épithètes : illustres, précieux, sont destinées à parodier les termes pompeux que les auteurs prodiguent à ceux à qui ils adressent des dédicaces ; mais, en même temps, le mot précieux, appliqué aux goutteux et aux vérolés, paraît faire allusion aux remèdes rares et chers employés pour les guérir, et surtout aux métaux qui servaient au traitement de la maladie vénérienne. C’est du moins ce qui semble ressortir de ce passage où Noël du Fail emploie la même expression que Rabelais : « C’est le vif argent, dont on a frotté les panures verolez precieux, lequel… pert, mange, & confomme tout ce qu’il approche. » (édit. de la Bibl. elzév. t. i, p.  273)

L. 12 : L’aueugle né tant renommé par les treſſacrés bibles. S. Matthieu, XX, 30-34 ; S. Marc, X, 46-52 ; S. Luc, XVIII, 35-42 ; S. Jean, IX.

L. dernière : En lopinant opiner. Ce jeu de mots sur lopiner, prendre un lopin, un morceau, et opiner, donner son opinion, se retrouve dans le premier des Deux Dialogues du nouueau langage François, italianizé (Enuers, G. Niergue, 1579, p. 230) :


« Celtophile… Quand ceux qui ſont aupres d’vn roy opinent diuerſement, il aduient ſouuent que le mauuais conſeil est ſuiui, le bon eſt laiſſe.


« Philavsone. Mais ce mauuais conſeil vient ſouuent de ce que ceux qui opinent, lopinent, ou pour le moins veulent lopiner. Et à fin que demeurans en la bonne grace, ils emportent vn iour le lopin auquel ils bayent, ils accommodent leur harangue à cela à quoy le prince encline deſia plus. »

Page 6, l. 6 : Du ſang de Phrygie extraictz. À en croire nos anciennes chroniques, la France aurait été peuplée par des Troyens fugitifs guidés par Francus, fils d’Hector.

L. 23 : Philippe roy de Macedonie entreprint aſſieger & ruiner Corinthe… Tout ce qui suit, jusqu’à la fin de la page 8, est une imitation et un développement d’un passage du traité de Lucien, intitulé : Comment on doit écrire l’histoire.

Page 7, l. 29 : Au combat couraigeuſes. Rabelais ne