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notice biographique sur rabelais

Boissonné, professeur à l’Université de Toulouse. La première a pour titre : Sur Théodule Rabelais, enfant de deux mois défunt. S’agit-il vraiment d’un fils de François Rabelais ? Tout semble l’attester. Le père y est déclaré docte, érudit, pourvu de toutes les connaissances qui conviennent à un homme bon, pieux, et honnête. Une autre pièce nous apprend que l’enfant était né à Lyon ; une troisième qu’en sa courte vie « il a eu pour serviteurs des pontifes romains ». En voilà assez pour exciter vivement notre curiosité, trop peu pour la satisfaire. Nous sommes surpris de voir Boissonné saluer cette naissance qui nous paraît un scandale, et plus surpris encore que des princes de l’Église aient prodigué les caresses à cet enfant. N’oublions pas toutefois que plusieurs cardinaux inclinaient déjà vers des principes très peu orthodoxes, et que l’un d’eux, Odet de Coligny, devait plus tard embrasser la Réforme et se marier.


Rabelais reste à Rome de juillet 1535 à mars 1536. Pour cette période, les documents datés sont assez abondants. Rabelais entretenait alors avec l’évêque de Maillezais une correspondance fort suivie, lui écrivant au moins chaque semaine, mais ne lui adressant ses lettres que lorsqu’il en trouvait l’occasion. Nous avons trois séries de ces envois, appartenant à la fin de son séjour, et datées du 30 décembre 1535, et des 28 janvier et 15 février 1536. Il y est question de tout : de politique, de diplomatie, de bruits de ville, d’horticulture ; mais principalement des démarches faites par Rabelais pour