Page:Rabelais ou imitateur - Le Disciple de Pantagruel, éd. Lacroix 1875.djvu/38

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ilz furent contrainctz de manger leurs rostz sans larder, et leurs pois sans lard, qui leur fut bien dur et blea estrange, et aussi à d’aulcuns frians comme moy. Toutesfoys, grâces à Dieu, finablement elle s’arresta par laps de temps.

Au moyen dequoy nous levasmes notre ancre et rentrasmes tous en nostre nef, si fort affamez que nous n’en povyons plus. Et après que nous eusmes reprins nostre rapas, nous regardasmes en quelle mer nous estions par nostre directoire et specule, et par nostre sonde : si congueut nostre patron et nostre gouverneur là ou nous estions ; parquoy nous prismes si grand couraige, esperans encores retourner à port de salut, et que de tout ne pouvoit que mal advenir.


Comment Panurge, estant sur la mer, apperceut ung navire aussi grand ou plus que la ville de Paris.

CHAPITRE IIII.


Or, pource que souvent, quand on est sorty d’ung péril, on chet en ung plus grand et plus dangereux que le precedent, comme nous pensions bien estre quittes et asseurez de toutes fortunes et adversitez, et nous retirer