Page:Rabelais ou imitateur - Le Disciple de Pantagruel, éd. Lacroix 1875.djvu/52

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de trois cens toyses de profond. S’ilz nous eussent prins et vaincuz, je crois qu’ilz nous eussent menez prisonniers en leurs cavernes au fons de la mer, qui nous eust esté fort estrange, pource que nous n’avons point accoustumé ny aprins à boyre eaue salée ; touiesfois, grâce à Dieu, et au moyen de nostre vaillance, qui n’est pas petite, nous eschapasmes, et esperantz tousjours trouver quelque bonne fortune, ce que nous feismes puis après, comme vous orez.


Comment en une isle il y a des gens que l’on nomme Andouilles, de douze piedz de long, lesquelles arrachèrent le nez à aulcuns des gens de Bringuenarilles.

CHAPITRE XII.


ENVIRON l’heure de menuict, que nous pensions estre encor en la mer d’iceulx Farouches, le vent nous aggreable que nous vinsmes aborder és isles Luquebaralideaux, esquelles habitent les Andouilles, qui sont grandes environ de douze piedz de long et de haulieur, et ont des dentz moulte trenchantes et aguës, et vont par grands trouppes parmy ycelles ystes, comme grues ou moutons. Et