Page:Rabelais ou imitateur - Le Disciple de Pantagruel, éd. Lacroix 1875.djvu/67

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Le joly boys,
L’heure vient,
Le plus dolent,
Mes plaisirs chantz,
Mon joly cueur.
Bon pied bon œil,
Hau bergère m’amye,
Touche luy Tantiquaille,
Baille luy bransle à la tisserande,
La pavenne,


qui sont toutes danses pour saulter et pour gambader. Nous les regardasmes jusques en la fin. Puis la royne fist apporter le vin et les haplourdes confites en jus de gramelottes et de lambourdes, et force grimaces salées, rosties au raiz de la lune, de peur du halle, lesquelles sont fort savoureuses. Et quand chascun en eut prins ce qu’il luy pleut, la retraicte fut sonnée ; parquoy la royne print un fallot par dessoubz les bras, lequel avoit le semblant d’estre homme de bien. Je ne sçay pas si c’estoit son mary, mais tant il y a qu’il se retira quant et elle. Toutefois elle envoya grand nombre de fallotz pour nous convoyer jusques en nostre navire, et fist emplir tous noz fiascons et barraulx de bourbelot, qui est bruvaige fort exquis en Lanternoys. Je croy que, si un homme s’enyvroit, qu’il deviendroit Lanterne : j’en grand peur que mes gens ne s’en gastissent ; toutesfois, grâce à Dieu, tout se porta bien, et n’en vint aucun inconvénient.