Page:Rabier - Les contes de la chèvre noire, 19xx.djvu/51

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Cette fois, ce sont un chat et un écureuil qui comparaissent devant le terrible juge.

— Cet écureuil, dit le chat, est tombé d’un arbre en plein sur mon échine ; j’ai les reins en capilotade.

— Fort bien ! dit l’ours, toi maître chat, tu vas monter au faîte de ce peuplier et tu te laisseras choir sur l’écureuil qui va se placer au pied de l’arbre.

Les deux plaideurs comprirent, et, sans se consulter, ils prirent leurs jambes à leur cou et s’enfuirent incontinent, laissant là le juge avec ses jugements et son tribunal.

L’ours se mit à rire de toutes ses forces.

— Enfin ! j’espère que les plaideurs vont me laisser en paix, maintenant qu’ils savent qu’une cause gagnée est souvent plus coûteuse qu’une cause perdue !