Page:Racan Tome I.djvu/10

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Préface.


sorte : la suite va expliquer notre pensée à cet égard.

Ces Mémoires, tout le prouve aujourd’hui, conte noient dans l’origine des anecdotes, les unes peu favorables au caractère de Malherbe, les autres d’un cynisme devant lequel en sa qualité de biographie d’historien, Racan n’avoit pas cru devoir reculer. Soit par ce mot : soit par tout autre, quelques critiques semblèrent portés à contester (seulement après la mort de l’auteur) que l’ouvrage fût de Racan ; mais Ménage ayant dit formellement dans une occasion : « J’apprends des mémoires de M. de Racan pour la vie de Malherbe, écrits en ma faveur, etc., » le doute à cet égard cessa d’être possible. Alors l’abbé Joly, chanoine de Dijon, prétendit, dans des remarques sur le dictionnaire de Bayle que ces Mémoires avoient longtemp couru en manuscrit, et que quelqu’uns de ceux qui avaient connu Malherbe s’étoient probablement amusués à y ajouter des faits ou recueillis de bonne foi ou qui flattaient leur malignité. Déjà l’abbé de Saint-Ussans, dans une publication de 1672[1], P… sans se livrer à aucune discussion à ce sujet, s’étoit contenté de mod1fier silencieusement, au profit des convenances générales, les passages auxquels nous avons fait allusion, et c’est la version admise dans son recueil qui, retouchée aussi dans d’autres points fut mise bientôt à la tête de toutes les éditions de Malherbe publiées depuis. Mais quel est le véritable texte de ces

  1. Divers traité d’histoire, de morale et d’éloquence.Paris, 1672.