Page:Racan Tome I.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xvj
Préface.


bornerons à lui opposer ici celui qui sera toujours à nos yeux le juge le plus. compétent, et parce qu’il l’a été sans le prévoir, et parce qu’il n’affectionnait aucun texte particulier, ne faisant état de celui qu’il avoit sous les yeux que comme d’un simple renseignement, et réservant, en définitive, sa rédaction personnelle : nous voulons dire Tallemant des Réaux. Eh bien ! si ce n’est pas toujours dans des énoncés un peu longuement développés, l’on sent, du moins, dans certaines déductions de l’auteur primitif soigneusement conservées par Tallemant, que, somme pour les éditions ordinaires, c’est évidemment e texte du manuscrit, et non celui des. citations, qu’il a consulté pour son travail. Quant à Ménage, nous ne nous croyons pas obligé aux mêmes précautions, et nous dirons, sans aucun scrupule de dévotion littéraire, que c’étoit précisément un de ces mentors à qui Racan, comme on le verra. dans ses lettres, abandonnait volontiers la révision de ses écrits en prose ; Nous ; n’en invoquerons pas moins, Pas moins l’arbitrage de Tallemant, qui nous est aussi favorable contre lui que contre Pellisson ; enfin nous— dirons— surtout à l’occasion de son extrait le plus considérable, celui que commence par ces mots : « Sa Rhodante étoit, etc. », qu’il faudroit avoir bien peu lu de ce qui est lisible dans Ménage pour ne pas reconnoitre., de prime abord, cette phrase doucereuse : « Leurs amours, qui n’étoient qu’amours honnêtes », et puis le fade compliment qui suit pour madame de Rambouillet, enfin d’autres naiseries du même genre, toutes choses si loin des allures de Racan dans ces-mémoires, et dont