Page:Rachilde - À mort, 1886.djvu/43

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tout le monde s’entendait avec elle : phénomène en rapport direct avec le magnétisme.

On n’ignore pas que dix êtres intelligents réunis peuvent former un assez gros résultat de sottises.

Mlle Sivrac, endormie de bonne volonté, ce qui est encore un terme du magnétisme, levait tantôt un bras, tantôt l’autre, elle avait déjà parlé, et cela encourageait le docteur Meauze à des croyances diverses, puisque selon les règles du magnétisme animal, et non de salon, on ne parle pas. (Nous ferions quelques exceptions à ce sujet, attendu que les magnétisées sont des femmes. Mais ces exceptions scientifiques nous entraîneraient trop loin ; ensuite il est tant de chevaliers d’industrie qui en vivent, que nous ne voudrions, pour rien au monde, diminuer la confiance et les recettes de ces charlatans. Ils n’auraient, mon Dieu ! qu’à se mettre à voler tout haut…)

Mlle Sivrac était laide, cependant nerveuse à souhait. On la trouvait jolie dans ses poses de somnambule, et il n’en fallait pas plus pour qu’elle continuât ses comédies. Elle jouissait de sensations exquises lorsque des femmes possédant des rivières et des idées mauvaises, venaient lui mettre, entre ses poignets de cataleptique, des lettres d’un brun épris respectueusement de leurs charmes.

Et c’étaient, dans les embrasures, des consultations à faire frémir l’antique Satan de la légende.

L’a névrosée s’en donnait à cœur joie.

Soudain dans la vibration d’un la s’éteignant peu