Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/155

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VIII

Marie Faneau demeura plusieurs jours comme prostrée sous une menace affreuse. À quel genre de mystification appartenait-elle, cette menace ? Qui était cette espèce d’homme remplaçant les caresses par les morsures ? Et qui, n’ayant jamais imploré d’elle aucune privauté, jusqu’à un certain point permise entre deux fiancés complètement libérés des préjugés de la famille, osait un tel baiser de fiançailles, le premier, le plus tendre, le plus chaste ?

Elle ne parlait pas, faisait mettre, dans un coin obscur, d’où leurs parfums ne pouvaient pas venir la troubler, les bouquets merveilleux qu’elle continuait à recevoir chaque matin et elle essayait de terminer une commande pour