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xîj Extrait des Mémotres

bliées depuis peu à la fuite des nouveaux mé- moires fur fa vie.

Ceux qui favent dans quels fentimens de vertu & de religion Racine a fini (es jours , ne feront fans doute étonnés ni de i'elpèce d'in- différence qu'il a témoignée dans fes vingt dernières années fur fes tra^édi-s prophanes , qu'il auroit fouhaité pouvoir anéantir , & qui font peut-être les pièces imprimées avec le moins de foin , par cette raifon , ni des peines qu'il s'eil: données pour éloigner de fes en- fans le goût du poème dramatique & même de celui le toute poèfie. Il faifoit bien connoi- tre à fon fils amé , le feul qu'il ait vu dans l'âge de recevoir fes leçons, que les fuccès les plus heureux ne procurent jamais à un* Auteur une latisfadion complette , en lui^di- iknt que la plus mauvaife critique lui avoit toujours caufé plus de chagrin , que les ap- plaudifTemens les plus flatteurs ne lui avoieat fait de plaifir. Mais plufîeurs pourront être furpris d'apprendre que Madame Racine, qui lui étoit attachée par les liens de la plus ten- dre union , n'a jamais connu ni par la repré- fentation , ni même par une (impie ledure , les tragédies qui avoient acquis à fon mari tant de réputation.

Quoique Racine fe fût fait depuis plufîeurs années un devoir de piété de ne plus penfer à la poè(îe , il s'y vit rappelle par un devoir de piété ; & fécondant les delTeins de Madame de ÎVIaintenon , qui vouloit , en faveur des De-

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