Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/210

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Andromaque, Céphise

Céphise

Ah ! je n’en doute point : c’est votre époux, Madame, C’est Hector qui produit ce miracle en votre âme. Il veut que Troie encor se puisse relever Avec cet heureux fils qu’il vous fait conserver. Pyrrhus vous l’a promis. Vous venez de l’entendre, Madame : il n’attendait qu’un mot pour vous le rendre. Croyez-en ses transports : père, sceptre, alliés, Content de votre cœur, il met tout à vos pieds. Sur lui, sur tout son peuple il vous rend souveraine. Est-ce là ce vainqueur digne de tant de haine ? Déjà contre les Grecs plein d’un noble courroux, Le soin de votre fils le touche autant que vous Il prévient leur fureur, il lui laisse sa garde ; Pour ne pas l’exposer, lui-même il se hasarde. Mais tout s’apprête au temple, et vous avez promis…

Andromaque

Oui, je m’y trouverai. Mais allons voir mon fils.

Céphise

Madame, qui vous presse ? Il suffit que sa vue Désormais à vos yeux ne soit plus défendue. Vous lui pourrez bientôt prodiguer vos bontés, Et vos embrassements ne seront plus comptés. Quel plaisir d’élever un enfant qu’on voit croître, Non plus comme un esclave élevé pour son maître, Mais pour voir avec lui renaître tant de rois !

Andromaque

Céphise, allons le voir pour la dernière fois.

Céphise

Que