Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/344

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|04 BRITANNICUS,

Britannicus. Je cotinoîs mal Junie , ou de tels fentimcns Ne mériteront pas Ces applaudifTemens.

Néron. Du moins, n je ne fais le fecrct de lui plaire. Je fais l'art de punir un rival téméraire.

Britannicus. Pour moi, quelque péril qui me puifle accabler. Sa feule inimitié peut me faire trembler.

NÉRON.

Souhaîtc2-la. C'cft tout ce que je vous puis dire.

Britannicus. Le bonheur de lui plaire eft le feul où j'afpire.

Néron. Elle vous l'a promis, vous lui plairez toujours.

Britannicus. Je ne fais pas du moins épier Ces difcours. Je la laiffe expliquer fur tout ce qui me touche; Et ne me cache point pour lui fermer la bouche.

Néron. Je vous entends. Hé bien , Gardes.

J U N I I.

Que faites-vous î C'eft votre frère. Hélas , c'eft un amant jaloux î Seigneur, mille malheurs perfécutent fa vie : Ah , fon bonheur peut-il exciter votre envie ! Souffrez que de vos cœurs rapprochant les liens. Je me cache à vos yeux , & me dérobe aux fîens. Ma fuite arrêtera vos difcordes fatales ; Seigneur, j'irai remplir le nombre des Veftales. Ne lui difputez plus mes vœux infortunés. Souffrez que les Dieux fculs en foient importunés.

Néron. L'entrcprife , Madame , eft étrange Se foudaîne. Dans fon appartement. Gardes, qu'on la remcne. Gardez Britaimicus dans celui de fa fœur.

Britannicus. .C*çfl ainfi que Néron fait difpucer un cœur.

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