JI4 BRITANNICUS,
Mais , Cl de vos flatteurs vous fuivez U maxime.
Il vous faudra, Seigneur, courir de crime en crime»
Soutenir vos rigueurs par d'autres cruautés ,
Et laver dans le fang vos bras enfanglantés,
Britatinicus mourant excitera le zèle
De Ces amis , tout prêts à prendre Ca. querelle.
Ces vengeurs trouveront de nouveaux défenfeurs.
Qui , même après leur mort, auront des fuccelleurs.
Vous allumez un feu qui ne pourra s'éteindre.
Craint de tout l'Univers, il vous faudra tout craindre;
Toujours punir, toujours trembler dans vos projets j
Et pour vos ennemis compter tous vos fujcts.
Ah , de vos premiers ans l'heureufe expérience
Vous fait-elle , Seigneur, haïr votre innocence?
Songez-vous au bonheur qui hs a fîgnalés?
Dans quel repos, ô Ciel, les avez-vous coulés»
Quel plailîr de penfer &: de dire en vous-même :
Par tout , en ce moment , on me hénit , on m'aime.
On ne voit point le peuple à mon nom s'allarmer ;
Le Ciel dans tous leurs pleurs ne m'entend point nommer ^
Leur fombre inimitié ne fuit point mon vifage ;
Je vois voler par-tout Us cœurs à mon paffage I
Tels étoient vos plailîrs. Quel changement, ô Dieux î
Le fang le plus abjedl vous étoit précieux.
Un jour, il m'en fouvient , le fénat équitable
Vous preiïoit de foufcrirc à la mort d'un coupable ;
Vous réfîftiez. Seigneur, à leur fevérité;
Votre cœur s'aecufoit de trop de cruauté ;
Et, plaignant les malheurs attachés à l'empire,
Je voudrais , difiez-vous , nefavoir pas écrire.
Non , ou vous me croirez , ou bien de ce malheur
Ma mort m'épargnera la vue & la douleur.
On ne me verra point furvivre à votre gloire.
Si vous allez commettre une aûion iî noire.
(/e jettant aux pieds de Néron. )
Me voilà prêt , Seigneur. Avant que de partir , Faites percer ce cœur qui n'y pcuî coafeatiu
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