Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/250

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du péché de divulgation d’une confession ; et quand Vivaldi fut ramené devant ses juges, il les trouva prêts à approfondir la nature des crimes que les révélations du grand pénitencier pourraient imputer à Schedoni. Cette audience devait avoir une certaine solennité ; on procéda au recensement des personnes à qui il serait permis d’y assister, et l’on fit sortir de la salle les officiers du tribunal dont la présence n’était pas nécessaire. Après quoi les prisonniers furent introduits et leurs gardiens renvoyés. Puis un inquisiteur se leva et dit :

— S’il y a ici une personne connue sous le nom du père Schedoni, dominicain du couvent de Spirito Santo à Naples, qu’elle approche !

Schedoni, répondant à cet appel, s’avança d’un pas ferme jusqu’au pied du tribunal, fit le signe de la croix et salua les inquisiteurs, puis il attendit de nouveaux ordres.

Le grand pénitencier fut appelé à son tour. Vivaldi remarqua que sa démarche était chancelante et que ses facultés paraissaient affaiblies, soit par l’âge, soit par les austérités. Il s’inclina profondément devant les inquisiteurs.

Vivaldi n’eut pas le temps de remarquer si Schedoni avait été troublé à la vue du père Ansaldo ; car lui-même reçut l’ordre de s’avancer, ce qu’il fit d’un air calme et digne.

Le grand inquisiteur commença le triple interrogatoire.

— Père Schedoni du Spirito Santo, dit-il, répondez et dites-nous si la personne qui