Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/76

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une forte grille, et si étroite qu’elle laissait à peine passer un peu d’air.

Vivaldi demeura frappé d’étonnement.

— N’as-tu rien vu passer ? demanda-t-il à Paolo, qui était resté sur le seuil.

— Rien, répondit Paolo.

— Voilà qui est incompréhensible ! Il y a là quelque chose de surnaturel !

— Mais, monsieur, dit Paolo, si c’était un esprit, pourquoi aurait-il peur de nous, qui avons peur de lui ?… Pourquoi se serait-il enfui ?…

— Peut-être pour nous attirer dans un piège. Approche la lumière, examinons encore.

Paolo obéit, mais ils eurent beau scruter les parois et les frapper avec une attention minutieuse, ils ne purent découvrir aucune trace de passage ni de cachette.

Pendant qu’ils étaient occupés ainsi, la porte se referma avec un fracas qui fit retentir la voûte. Vivaldi et Paolo restèrent un moment frappés de saisissement et se regardant ; puis ils se précipitèrent sur cette porte pour l’ouvrir. On peut se figurer leur consternation lorsqu’ils eurent reconnu l’inutilité de leurs efforts. Elle était d’une grande épaisseur, garnie de fortes lames de fer, comme une porte de prison, et l’aspect de la chambre où ils étaient renfermés indiquait assez qu’elle avait servi à cet usage.

— Ah ! monsieur, s’écria Paolo, si c’est un être spirituel qui nous a amenés jusqu’ici, nous ne le sommes guère, nous, de nous être laissés prendre à son piège.