Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lie avoit admiré la magnificence du salon, elle ne fut pas moins surprise, en observant l’air nu et dégradé de tous les appartemens qu’elle traversa pour gagner sa chambre : elle vit une longue suite de grandes pièces dont le délabrement indiquoit assez qu’elles n’étoient pas ocupées depuis long-temps : c’étaient, sur quelques murailles, les lambeaux fanés d’une ancienne tapisserie ; sur d’autres, quelques peintures à fresque presque enlevées par l’humidité, et dont les couleurs et le dessin étoient presque entièrement effacés. À la fin elle atteignit sa chambre, spacieuse, élevée, dégarnie comme le reste ; elle avoit de hautes jalousies sur la mer. Cet appartement lui forma de sombres idées, mais la vue de la mer les dissipa.


CHAPITRE V.

Montoni et son compagnon n’étoient pas de retour à la maison, quand l’aube du jour rougit les flots : les groupes charmans des danseurs se dispersèrent avec le matin, comme autant d’esprits fantastiques. Montoni avait été occupé ailleurs ; son ame