Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/164

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sans doute il seroit inutile de dissimuler plus long-temps. J’avois espéré que vous m’épargneriez la nécessité de les déclarer encore ; mais puisque vous m’y forcez, entendez-moi protester, et pour la dernière fois, que votre persévérance vous prive même de l’estime dont j’étois disposée à vous croire digne.

Pour le coup, s’écria Montoni, cela passe mon attente ; j’avois reconnu des caprices dans les femmes, mais… Observez, mademoiselle Emilie, que si le comte est votre amant, moi, je ne le suis point, et je ne servirai pas de jouet à vos capricieuses incertitudes. On vous propose une alliance dont toute famille se trouveroit honorée : la vôtre n’est pas noble, souvenez-vous-en ; vous avez résisté long-temps à mes remontrances, mon honneur est maintenant engagé ; je n’entends pas souffrir qu’on y porte atteinte. Vous persisterez, s’il vous plaît, dans la déclaration que vous m’avez chargé de faire au comte.

— Il faut certainement que vous soyez dans l’erreur, monsieur, dit Emilie ; mes réponses sur ce sujet ont été constamment les mêmes ; il est indigne de vous de m’accuser de caprices. Si vous avez consenti, monsieur, à vous charger de mes réponses,