Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/28

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au-dessous d’elle, et de la fuite des momens qui passoient, elle resta appuyée sut une fenêtre du pavillon qui terminoit la terrasse ; elle fixoit ses yeux sur la Gascogne, et son esprjt se remplissoit des touchantes idées que cette vue réveilloit en elle.

Un domestique vint l’avertir que le déjeûner étoit servi.

Où avez-vous donc été courir si matin, dit madame Chéron, lorsque sa nièce entra. Je n’approuve point ces promenades solitaires. Je désire que vous ne sortiez point de si bonne heure, sans qu’on vous accompagne, ajouta madame Chéron. Une jeune personne qui donnoit à la Vallée des rendez-vous, au clair de la lune, a besoin d’un peu de surveillance.

Le sentiment de son innocence n’empêcha pas la rougeur d’Emilie. Elle trembloit et baissoit les yeux avec confusion, tandis que madame Chéron lançoit des regards hardis, et rougissoit elle-même ; mais sa rougeur étoit celle de l’orgueil satisfait, celle d’une personne qui s’applaudit de sa pénétration.

Emilie ne doutant point que sa tante ne voulût parler de sa promenade nocturne en quittant la Vallée, crut devoir en expliquer les motifs. Mais madame Chéron, avec